Les « Resto du cœur », tout le monde connait. La lutte contre l’exclusion sociale à grande échelle. On sait que cette association caritative distribue des repas aux plus démunis. Mais quid des autres actions de solidarité et stratégies de prévention? Laetitia, personne extrêmement généreuse, nous parle d’un projet d’inclusion sociale qu’elle monte avec beaucoup d’énergie et de détermination. Son projet d’accompagnement vers l’emploi a pour nom de code « Agir pour l’insertion professionnelle des jeunes ». Sensibiliser à la pauvreté des jeunes, c’est sa spécialité.
Elle nous raconte :
Pourquoi les Restos du Cœur?
Bénévole au sein des Restos du Cœur en Alsace ainsi qu’en Franche Comté depuis 8 ans maintenant, j’y suis entrée par le biais de mes études. Je devais effectuer un stage de professionnalisation et j’ai choisi les Restos.
Une expérience personnelle
En tant qu’étudiante j’avais connu des difficultés financières : j’habitais seule dans un appartement et je travaillais en plus de mes études pour tout payer. Afin de pouvoir financer mes études et les finir je travaillais en tant qu’animatrice en périscolaire à raison de 20 heures par semaine. Cela n’était pas simple, surtout pour pouvoir suivre les cours que je ratais souvent mais que je rattrapais plus ou moins grâce à mes collègues de promo. Je n’avais le droit à aucune aide financière. Je me demandais comment les autres jeunes font pour y arriver sans prestation sociale.
La vérité, c’est qu’on n’imagine pas les conditions de vie de certains étudiants. Pire que la privation matérielle, certains économisent sur leurs soins de santé parfois avec des conséquences qui les poursuivront toute leur vie adulte. Les plus vulnérables peuvent se priver de repas, petit-déjeuner, voir déjeuners faute d’allocations familiales suffisantes. Il est évident que la malnutrition augmente le risque d’échec scolaire. Une stratégie de lutte nationale contre la pauvreté doit aussi agir contre le décrochage scolaire.
Dans le même temps, des membres de ma famille également bénévoles au Resto du Cœur m’ont expliqué voir de plus en plus de jeunes en situation de pauvreté et sans protection sociale. C’est alors que je me suis posée la question simple: « Que font-ils au Resto du Coeur? ». Pour mon mémoire d’études, en Master 2 Sciences de l’éducation, j’ai choisi de travailler sur la pauvreté des jeunes pour connaître les causes de leurs difficultés. Familles monoparentales, parents chômeurs de longue durée, niveau de vie initial sous le seuil de pauvreté ou simplement faible revenu sont des situations de bascule vers la précarité pour les jeunes. L’égalité des chances lutte contre la pauvreté des jeunes en distribuant des prestations sociales qui ne sont pas toujours suffisantes.
C’est à partir de là que commence l’envie de développer un projet pour sensibiliser à la pauvreté des jeunes reçus au Resto du Coeur.
Choup-Avis sur l’importance des témoignages
60% des bénévoles reconnaissent s’être engagés auprès d’une cause associative grâce à un proche qui a témoigné ou a demandé un coup de main ponctuel. Laetitia montre bien que jusqu’à vivre elle-même la situation, elle n’avait pas eu idée de la pauvreté extrême de certains jeunes. Sa propre expérience des inégalités sociales a commencé à la sensibiliser à la pauvreté des jeunes. C’est à partir de là qu’elle a été plus à l’écoute du témoignage de personnes déjà bénévoles.
Quelle conclusion pour votre communication associative ?
=>Encouragez vos bénévoles à parler de leur engagement autour d’eux.
=>Demandez à vos adhérents ou bénéficiaires d’expliquer ce que vos activités leur apportent. L’apport immédiat (un repas) mais aussi en cascade (on dort mieux, on grandit bien, on travaille efficacement etc.)
Profitez-en pour demander à ceux qui sont connectés de mettre des avis sur les réseaux sociaux. Pas une demande « à la volée », non. Une demande individuelle à chacun… ne pas hésiter à être un tout petit peu insistant pour qu’ils le fassent « Maintenant? avec ton téléphone ?».
Quant au plus motivés, vous pouvez leur demander l’autorisation de publier leur témoignage. Vous leur posez quelques questions, vous notez leurs réponses et rédigez-vous-meme le texte. Une BELLE photo avec votre téléphone. Soyez prudent avec un témoignage à ne commettre aucune erreur de communication liée au savoir-vivre.
Un projet pour sensibiliser à la pauvreté des jeunes
L’idée d’un parcours d’insertion pour sortir les jeunes de la pauvreté a germé pendant de nombreuses années. Une fois mon diplôme en poche, j’ai obtenu un poste de conseillère à l’emploi chez Pôle emploi. Par la suite je suis devenue chargée de recrutement pour une agence intérimaire. Mon métier participe ainsi à l’insertion par l’activité économique. Je suis convaincue de l’obligation de formation pour réduire la pauvreté.
Financer des formations contre la pauvreté des jeunes
Ayant eu de très bonnes notes pour ma soutenance de fin d’étude, j’ai eu idée de réécrire mon mémoire et de l’améliorer afin de le publier en livre. L’objectif étant de sensibiliser à a pauvreté des jeunes et de récolter des fonds pour financer des formations qualifiantes à des jeunes en situation d’exclusion. C’est ce que j’ai fait : « Les jeunes face à la précarité ». La vente de mon ouvrage a déjà permis de financer 3 formations à des personnes en situation de pauvreté. A savoir trois CAP dont deux en coiffure et un en peinture du bâtiment. Ces trois jeunes accueillis par les Restos du coeur de SOULTZ dans le HAUT RHIN en Alsace où je suis bénévole, ont été formés grâce à mes droits d’auteur de 2016. Mon investissement social est celui d’une militante insoumise qui mène un combat contre la pauvreté des jeunes.
Choup-avis sur la publication d’un livre
Laetitia a eu une grande et magnifique idée à la fois pour transmettre son message et gagner de l’argent. Elle l’intègre parfaitement dans son plan de lutte contre la pauvreté et l’exclusion.
L’édition d’un livre est de plus en plus facile et assure un revenu passif grâce à des ventes qui se gèrent automatiquement sur Internet.
=>Un simple fichier numérique permet de publier un livre digital pour les liseuses.
=> Les sites de « print on demand » vous évite de financer un stock d’avance. A chaque commande, le site imprime et expédie le livre. Vous pouvez néanmoins avoir quelques exemplaires en réserve pour les vendre en direct ou les présenter lors de vos animations.
A vous de communiquer sur l’existence du livre et les modalités d’achat. Si besoin, je vous aide à monter une stratégie.
Financer des emplois contre la pauvreté des jeunes
Je ne souhaitais pas en rester là dans mes actions de solidarité active pour sensibiliser à la pauvreté des jeunes. Une autre idée a germé à son tour, la voici:
Pour le moment, il n’existe pas de structure spéciale pour l’insertion des jeunes de 18 à 25 ans dans le Haut Rhin. Alors, je souhaite ouvrir, avec l’appui du responsable du centre des Restos du Cœur de SOULTZ, une société de services d’aide à domicile et entretien des espaces verts. Les employés seront exclusivement des jeunes prioritaires accueillis par les Restos du cœur. Cette société d’accès aux services, les jeunes et moi-même, nous la voyons comme un tremplin vers l’emploi. Une formation et une première expérience pour leur permettre de s’insérer dans le milieu du travail privé habituel. Les jeunes sans emploi vont obtenir un contrat de 26 heures par semaine dans un premier temps. Ces futurs embauchés de milieux modestes ne possèdent pas de diplômes. La plupart ont un niveau brevet.
Cette structure contre l’exclusion va proposer ses services professionnels aussi bien à des particuliers qu’à des entreprises.
Entretien des espaces verts
les missions seront les suivantes : tonte de gazon, taille de haies, nettoyage, balayage, élagage. Maintenir propres les espaces verts chez les clients.
Aide à domicile
ce sera du nettoyage de l’intérieur, repassage, courses, linge.
Soin aux personnes
Pour l’instant ce ne sera pas possible faute d’avoir passé les diplômes adéquats. Si l’avenir est favorable à ce projet, les formations pourront être payées aux jeunes qui le souhaitent pour développer cette section de service.
Choup-avis sur la communication commerciale
Ce service professionnel pour sensibiliser à la pauvreté des jeunes va nécessiter de la prospection pour trouver des clients, soit un gros travail de communication visuelle et orale.
==auprès du public : les annonces en ligne, mais aussi les affiches et les prospectus
==auprès des entreprises : contact téléphonique, explication en entretien ou en public, plaquette explicative….
Heureusement Laetitia a déjà une bonne habitude de cette communication. Elle a déjà témoigné à la radio. Par ailleurs, elle bénéficie du soutien de la presse. Ainsi, elle pourra toucher un public plus large à moindre cout. Préparer une conférence pour présenter son projet et son livre aurait été un plus tout à fait cohérent pour se faire connaitre. Quelqu’en soit le succès, communiquer sur un évenement est déjà une façon efficace de faire parler de son projet. Biensur il fadura aussi expliquer la grille de tarif de manière simple pour ne pas effrayer les clients solidaires.
Un soutien sérieux
J’ai voulu monter ce projet pour donner une chance aux jeunes. Personnellement, venant d’un milieu ouvrier, j’ai dû me débrouiller seule. J’aurai aimé qu’une personne me tende la main. La mixité sociale, c’est fait pour ça, non ??
Vouloir éradiquer la pauvreté ne suffit pas. Il faut aussi mettre la main à la pâte pour que le projet prenne vie : courriers, dossiers, appels, rencontres, déplacements… tout cela prend du temps et génère des frais, à ma charge.
=>Approbation du siège parisien des Restos du Cœur. Suite à cet accord de principe, l’information a été diffusée en interne pour annoncer la collaboration
=>Création d’une structure entrepreneuriale avec l’aide des conseillers de la chambre des métiers de Colmar
=>Prévision de la mise en place pratique du projet avec la direction régionale des Restos du Cœur
=>Accord du responsable du centre local dans lequel je suis bénévole
Choup-avis sur l’accompagnement d’un projet
Laetitia montre une belle détermination: elle a été frapper à de nombreuses portes pour sensibiliser à la pauvreté des jeunes et mener son projet à bien. Elle a dû écrire des lettres de motivation, et remplir des dossiers. Sa position de bénévole l’a certes aidée au sein de l’association mais les méandres d’une aussi grosse structure peuvent être labyrinthiques.
Habituée à se débrouiller toute seule, Laetitia n’a pas souhaité faire appel aux services professionnels de Choup. Pourtant, dans le cadre d’un accompagnement personnalisé, je peux vous orienter vers différents professionnels hautement spécialisés en particulier pour répondre à des appels à projet ou mettre en place un financement participatif. Le gain de temps et d’efficacité mérite l’investissement.
Tout reste à faire pour sensibiliser à la pauvreté des jeunes
Le cap de l’idée est dépassé, l’administratif est en cours. Maintenant, il s’agit de tout mettre en place et vaincre les derniers obstacles matériels. Et surtout faire abstraction des critiques et de l’indifférence, voir même du rejet « On nous a pas aidé, nous, pourquoi on aiderait ? ».
Choup-avis sur l’entourage
Quasiment tous les entrepreneurs vous le diront : on se sent parfois bien seul dans son projet!!
Avoir le soutien de ses proches est exceptionnel. La neutralité étant déjà un pis-aller par rapport à la condescendance faussement bienveillante. Malheureusement, il en est de même avec le bénévolat associatif. Les médisants, les jaloux et les aigris sont partout, comme nous le rappelle cette Choupy victime de harcèlement en milieu associatif.
Je vous recommande une seule et unique attitude : maintenez votre cap et votre action selon vos convictions.
Ne perdez pas de temps avec ceux qui vous freinent ou vous critiquent. Communiquer c’est bien, mais pas avec tout le monde ! Si vous avez besoin de discuter avec des personnes bienveillantes qui partagent vos convictions et comprennent votre combat, rejoignez la communauté choupy sur le groupe Facebook « Aide entre associations loi 1901 »
Le calendrier prévisionnel
Le but de cette entreprise est de lutter et sensibiliser contre la pauvreté des jeunes au Resto du Cœur. Ils acquièrent un diplôme qualifiant et une expérience professionnelle leur permettant par la suite de trouver d’autres emplois hors structure protégée.
=>Septembre 2018
Dans un premier temps, 2 jeunes seront embauchés grâce à un contrat aidé de 6 mois renouvelable jusqu’à 18 mois. Un jeune s’occupant spécifiquement de l’entretien des espaces verts et un autre jeune travaillant pour l’aide à domicile. S’ils n’ont pas le minimum de connaissance nécessaire à leur mission, ils suivront une formation de base dispensée par les organismes compétents comme l’APA. Formation de base, financée par le projet.
=>décembre 2018
Si la structure a suffisamment de clients pour être rentable, les contrats en place seront reconduits et chaque poste sera doublé par l’embauche d’un deuxième jeune dans chaque mission. Après le terme de ces contrats aidés, bien évidemment je souhaite les embaucher ou s’ils souhaitent trouver un autre emploi, je les accompagnerai dans leurs démarches.
Pour faire connaitre votre projet solidaire,
construisons ensemble votre plan d’action!
stratégie, communication, financement….
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Je viens de lire ton projet et c’est juste fabuleux, formidable cette belle énergie au service des autres…
Merci beaucoup ça me motive des commentaires comme celui ci pour continuer
oui çà change des autres reactions que tu as eues !!
Bravo pour ce beau projet.
Bravo très beau projet. Bon courage pour la suite