Engagement associatif: 9 choses à savoir avant de vous lancer

Par définition,  un engagement est une promesse orale ou écrite de réaliser quelque chose. Ceci vaut à titre individuel mais aussi collectif. Ainsi, dans le cadre d’une association à but non lucratif, la personne morale représente le groupe des bénévoles et adhérents. L’engagement associatif devient à la fois la mission choisie par l’association et le rôle des bénévoles pour participer et réaliser cet objectif commun ensemble. Avant de vous impliqué dans la vie associative, évaluez ce qui est important dans notre vie et quelle place occupera votre engagement associatif.

L’engagement associatif suppose de donner son temps

Le dicton « Le temps, c’est de l’argent » s’illustre parfaitement dans l’espace associatif. En effet les bénévoles dynamiques consacrent leur temps libre, en totalité ou en partie, à une mission que l’association n’a pas les moyens financiers d’assurer en mandatant des prestataires ou des salariés. Cette notion de temps offert par six millions de bénévoles en France demande quelques précisions.

Le « temps ressenti » a changé avec l’avancée des technologies

Autrefois, quand les gens circulaient à pied ou à cheval, les rendez-vous se donnaient à la demi-journée «Viens lundi matin », « Je passerai après la messe ». De fait, quand 1h de marche séparait la maison et l’école, une marge d’erreur était tolérée par principe.

En revanche, de nos jours, tout le monde court après le temps.

En effet, depuis que les déplacements sont plus rapides, les rendez-vous se donnent à la minute près « Début des cours à 8h10 » « Départ du train à 17h42 ». Désormais, comme le déplacement jusqu’à l’école prend 5 minutes en voiture, à celui qui se déplace de prévoir une marge d’erreur pour un imprévu. S’il est en retard c’est lui qui en subira les conséquences : on ne l’attendra pas, ou il y aura des sanctions.

C’est ainsi que le temps est devenu un bien précieux, rare, qu’il n’est pas concevable de gaspiller. C’est pourquoi un engagement associatif ne s’envisage seulement si vous avez du temps à y consacrer, avec rigueur et ponctualité. Même un bénévoles motivé risque de craquer s’il se sent dépassé faute de temps. Le développement de la vie associative a besoin du travail des bénévoles, certes, mais surtout de bénévoles heureux de leur nouvelle forme d’engagement, en plus de leurs vies personnelle et professionnelle.

Certaines personnes sont toujours disponibles pour les autres

En vérité, peu importe du temps dont vous disposez. Effectivement, même modeste, toute contribution bénévole se rend utile si le nouveau bénévole respecte la promesse donnée. Il est donc essentiel d’évaluer avec objectivité le temps que vous pouvez consacrer à votre engagement associatif.

Un ressenti personnel

A vrai dire, la disponibilité tient plus à un état d’esprit qu’à une réalité temporelle. De fait, certaines personnes se sentent complément débordées pour pas grand-chose. D’ailleurs elles gaspillent beaucoup de temps à énumérer tout ce qu’elles doivent faire, ce qui bien sur les retardent dans leur to-do-List. D’autres en revanche ont toujours le temps pour aider ou pour discuter avec ceux qui ont besoin d’un soutien moral. Pourtant ces personnes de bonne composition ont, elles aussi, une famille, un travail, des soucis et des obligations. Et le comble c’est que ceux-là ne se plaignent pas d’être débordés. Le temps semble élastique, ou infini, pour eux.

En revanche, aucune cause bénévole ne justifie que vous mettiez votre santé en danger. C’est pourquoi il est essentiel de maintenir une bonne hygiène de vie: alimentation équilibrée, sommeil de qualité et activité physique régulière. Si vous souffrez de lacunes dans un de ces domaines, surtout consultez un spécialiste, comme « Beaux Rêves » le bien nommé,  avant qu’un burn-out vous arrête de force!

Se connaitre pour mieux assurer

Pour l’instant, l’essentiel est de savoir qui vous êtes vraiment et quelle relation vous entretenez avec le temps. Dans cette optique, testez-votre gestion du temps avec les questionnaires d’auto-évaluation disponibles sur Internet. Si votre score est faible, ne désespérez pas de devenir bénévole et n’abandonnez pas votre projet d’engagement associatif. Au contraire, vous tenez là, une opportunité de progresser sur ce point, qui j’en suis sure vous joue déjà des mauvais tours dans la vie quotidienne. En revanche, tenez compte de vos faiblesses pour éviter des situations de conflits dans votre association. En présentant clairement vos supers pouvoirs et leurs limites, un responsable associatif bon manager d’équipe adapte la gestion des bénévoles dans l’intérêt général. De sorte qu’il trouvera un compromis entre le contexte associatif, votre envie d’exercer une activité bénévole et vos capacités utiles au sein de l’association.

Quel intérêt à travailler bénévolement dans le secteur associatif?

L’engagement associatif qui vient en premier à l’esprit concerne l’engagement citoyen avec des actions de cohésion sociale. De plus l’humanitaire porte une forte mobilisation associative et solidaire.  Néanmoins les cohortes de bénévoles sont aussi très nombreuses dans les domaines de l’éducation, la santé, l’environnement, la culture ou le sport. À vous de réfléchir pour trouver le paysage associatif qui vous motive. Pour cela, les journées portes ouvertes organisées par de nombreuses associations vous permettront de tester leur activité de bénévolat en y participant gratuitement. A défaut, profitez des forums des associations pour discuter avec les bénévoles actifs déjà en fonction dans l’engagement associatif qui vous attire. Lors des recherches de bénévoles réguliers ou ponctuels diffusées sur les réseaux sociaux, scruter le fil d’actualité pour mieux vous imprégner de l’action associative. Vérifiez la valorisation du bénévolat et la reconnaissance de l’engagement à travers des publications témoignant de l’expérience associative des bénévoles et volontaires. En dehors de toute campagne de recrutement de bénévole, allez rencontrer le représentant du monde associatif à la mairie ou à la maison des associations.

Une nouvelle définition de vous-même.

Grace à votre engagement associatif, vous ne serez pas une personne lambda. Car désormais vous appartenez à un groupe. Peu importe l’échelon que vous vous occupez, votre statut de bénévole constitue une véritable distinction citoyenne. Votre activité bénévole, même modeste, confirme votre capacité de mener un projet ou d’atteindre un objectif. Ceci indépendamment des éventuelles difficultés que vous rencontrez dans votre vie personnelle, sociale ou professionnelle. Par exemple, si la question « Tu fais quoi dans la vie ? » vous embarrasse, vous pourrez répondre « Je suis bénévole pour … »  et présentez votre expérience associative. En quoi elle est importante pour vous, ce qu’elle apporte aux bénéficiaires et quelle est la place de l’association dans la société.

Le bénévolat développe le savoir-faire et le savoir-être

Jeune diplômé en recherche d’emploi ou senior en reconversion professionnelle, ne négligez pas l’engagement associatif comme tremplin à votre insertion dans le monde du travail. Outre une expertise technique plus ou moins pointue, les capacités de communication sont augmentées dans le cadre des relations avec les autres intervenants de l’association. D’autant plus si la cohésion d’équipe associative rentre dans les priorités des dirigeants. C’est ainsi que vous aurez l’opportunité d’élargir votre réseau personnel et professionnel. Avec de la chance, vous obtiendrez la mise en relation dont vous avez besoin.

La valorisation de l’engagement associatif commence dès la rédaction de votre CV, même s’il ne s’agit pas de bénévolat de compétences. Mettez en avant les compétences acquises auprès des acteurs associatifs, salariés et autres bénévoles.  Au fond, le monde associatif est hautement éducatif, souvent de manière indirecte. 

Par principe, l’engagement associatif suppose un niveau élevé de citoyenneté avec une implication participative et une motivation au-dessus de la moyenne. En conséquence de quoi, le bénévole engagé dans une association montre des compétences sérieuses :

• Souci d’un travail de qualité.
• Respect des échéances
• Qualités humaines : ténacité, persévérance, empathie, solidarité
• Adaptation au rythme de l’association
• Ponctualité
• Compliance aux règles collectives

Autant de critères convaincants pour une entreprise en phase de recrutement pour qui cette expérience bénévole est reconnue et valorisée.

Etre bénévole est bon pour la santé

Selon certaines études sociologiques, un grand nombre de bénévoles se portent mieux physiquement et ont une meilleure qualité de vie que les non bénévoles. Ceci s’explique par le sentiment d’utilité sociale. En toute logique, puisque la motivation principal du bénévolat est d’abord le besoin d’appartenance,  occuper une place dans la société et y jouer un rôle, apporte une satisfaction favorable à la santé psychologique et physique du bénévole.  Officiellement l’engagement associatif profite à celui qui bénéficie de l’aide des acteurs bénévoles. En fait, selon le bon vieux principe « On est plus riche de ce qu’on donne que de ce qu’on reçoit », le fait d’aider les autres est profitable à l’aidant, c’est-à-dire à la personne bénévole. Ainsi les recherches en neurosciences montrent une sécrétion de dopamine lors de comportements altruistes. C’est-à-dire une activation du système de récompense lorsqu’on aide autrui. Bref, vous êtes drogué au bénévolat ! Ceci explique surement pourquoi les mêmes personnes s’impliquent simultanément ou alternativement dans plusieurs associations. « C’est toujours les mêmes qui font tout ». D’ailleurs, moi-même je n’échappe pas à la règle avec mon CV associatif bien rempli.

Devenir la meilleure version de soi-même par le bénévolat

Dans la mesure où l’engagement associatif est un acte volontaire, suite à un choix, faire du bénévolat donne du sens à la vie. Il favorise l’action vers un résultat concret en s’appuyant sur des capacités d’initiative, créativité et responsabilisation. Chacun est actif et libre d’exprimer sa personnalité. De sorte que dans une ambiance bienveillante, votre confiance en vous augmentera au fur et à mesure de vos missions. En revanche, fuyez au plus vite toutes structures qui n’offrent pas un environnement serein. Le lien social et l’esprit associatif suivent une obligation d’empathie. Il est hors de question de subir une personnalité toxique ou d’accepter des cas d’abus de confiance en milieu associatif. Retenez bien que vous êtes là pour aider, pas pour souffrir.

Quelle place donner à  votre engagement associatif ?

Un des dangers de se plaire dans le bénévolat est d’y consacrer trop de temps, trop d’énergie ou d’émotions, voir trop de budget. C’est pourquoi il est essentiel d’évaluer la place que vous voulez et/ou pouvez donner à votre engagement associatif.

Un conte pour les candidats bénévoles

Un professeur réalise une démonstration sur la planification. Il pose un énorme bocal à la vue de tous et place à l’intérieur de gros cailloux en le remplissant jusqu’au bord. Puis il demande à l’assistance si le pot est plein.

‐ « Oui », répondent‐ils.

Le professeur sort alors un sac de gravillons, qu’il déverse dans le pot.  Ensuivre, sortant un sac de sable fin, le conférencier en vide une bonne partie dans le pot. Bien sûr, le sable s’insère dans les interstices laissés libres par les cailloux et les gravillons. Sans dire un mot, il se saisit d’une cruche d’eau et remplit le pot à ras bord.

S’adressant alors à nouveau aux élèves, le professeur demande : « Que nous enseigne cette expérience ? ».

Une personne propose : « Que même lorsque notre agenda est plein, il est toujours possible d’y ajouter des rendez‐vous… »

‐« Pas du tout ! », répond le conférencier. ‐«Si on ne met pas les gros cailloux en premier, il est impossible de tous les faire entrer après. La question est donc de savoir quels sont les « gros cailloux » de votre vie : La famille ? La santé ? La réussite ? L’argent ? L’amitié ? La foi ? Votre engagement associatif ? Ou tout autre chose ?

Il est certain que si vous ne donnez pas la priorité à ce qui compte vraiment pour vous, vous risquez de ne plus pouvoir lui trouver de place. Si les « broutilles » passent avant les « gros cailloux », vous manquerez de temps pour les choses importantes. Reste à savoir, ce que sont « vos » gros cailloux ».

Quel engagement associatif pour vous ?

L’allégorie des gros cailloux présente l’avantage qu’elle représente ce qu’on veut. Si le pot est votre vie, et vous n’en avez qu’une. Votre engagement associatif est un des éléments qui la remplissent. A vous de lui donner l’importance qui vous convient :

•  Eau : Vous participez aux animations ou donnez sans faire partie de l’association
•  Sable : Vous utilisez les services sans aider ni partager. Attention, aucun jugement : «Il faut tous les grains de sables pour faire la plage ». D’ailleurs, une association ne serait rien sans ses bénéficiaires.
• Gravillons : vous aidez de temps en temps
• Galets : vous aidez régulièrement et/ou beaucoup
• Pierre précieuse : vous êtes la figure emblématique de l’association, souvent le cas des présidents-fondateurs.

En résumé, ce que vous devez savoir sur l’engagement associatif

La bonne volonté ne suffit pas pour s’engager dans une action bénévole et participer à la vie associative. En amont, une réflexion sur ce que vous attendez de vos activités de bénévolat. Pour ce motif, évaluez ces 9 points importants quant à votre engagement associatif.

1. Don de soi et de son temps
2. Gestion du temps indispensable
3. Nouvelle définition sociale
4. Acquisition de compétences techniques et humaines
5. Amplification du réseau social
6. Employabilité
7. Bénéfice pour la santé
8. Développement personnel
9. Liberté de choix