Dès qu’on utilise les réseaux sociaux, nous sommes en danger de tomber dans un piège : celui de la fausse nouvelle sur internet, aussi appelée fake-news ou hoax, diffusée massivement pour manipuler l’opinion publique. En clair, des rumeurs trompeuses qui ressemblent à des informations de sources crédibles mais qui ne sont que des sales canulars. Le danger étant de les prendre au sérieux et de participer à la diffusion d’information mensongère. Ce qui peut être malencontreux dans toute communication, associative ou pas.
Reconnaitre une fausse nouvelle sur Internet
Les fake-news existaient avant de porter ce nom et aussi avant l’invention d’Internet. Pour exemple, celle qui a circulé à la fin du 19e siècle jusque dans les années 1930 à propos de l’héritage de la comtesse Demidoff. Encore aujourd’hui, la propagation de fausses informations est difficilement maitrisable dans un pays qui prône la liberté d’expression et la liberté de presse, donc de tous les médias.
Des signes d’alerte
Pourtant le portrait-robot de la fausse nouvelle sur internet est plutôt simple, voir simpliste. En effet, la structure de fond est toujours similaire :
== une information d’utilité publique
Pétrie de bonnes intentions comme « Tous à vos fenêtres chaque jour à 20h pour applaudir les bénévoles».
== Une source sérieuse pour rendre vraisemblable le pire mensonge:
Un ami ou un cousin qui travaille dans un lieu prestigieux de référence pour tous. Ministère, préfecture etc.
== Encouragements à partager largement
Il est TOUJOURS demandé de relayer l’information pour avertir le maximum de personnes.
A partir de là, toutes les variantes de désinformation sont possibles, plus ou moins crédibles et récurrente. Prenez pour exemple, la fameuse rumeur selon laquelle Facebook va devenir payante. Cette fausse nouvelle sur internet revient si souvent que Facebook a intégré le démenti à son slogan.
Généralement la diffusion d’une rumeur prend la forme d’une publication diffusée directement sur le fil d’actualité. Parfois pour lui donner plus de véracité, elle vous parvient en message privé via un ami que vous ne connaissez plus ou moins, voire pas du tout.
Le piratage, vrai danger d’une fausse nouvelle sur Internet
Une fausse nouvelle sur internet est souvent une rumeur propagée par des pirates du web qui ne maitrisent pas suffisamment bien notre langue ou utilisent un traducteur automatique. En conséquence de quoi le texte a une syntaxe approximative ou une orthographe très défaillante. Ce n’est pas un problème de communication d’une association, mais voilà, un gros indice de méfiance qui doit vous mettre en alerte immédiate!
Si vous avez le moindre doute, surtout ne cliquez pas sur la publication. Ne la partagez pas. Vous pouvez prendre une capture d’écran puis utiliser cette image pour vous renseigner. Il vaut mieux recouper les informations que de propager des rumeurs malveillantes.
De manière générale, fausse nouvelle sur internet ou pas, ouvrir et transmettre ce type de message risque d’infecter votre PC ou votre téléphone avec un virus numérique. A partir de là, celui-ci utilise votre répertoire pour envoyer ce même message à tous vos contacts et ainsi prendre une nouvelle ampleur. Vous ne savez même pas que vous avez envoyé ce message pourri, cette fausse nouvelle sur internet, malgré vous.
Avertie mais pas à l’abri
Pour ma part, j’ignore totalement ce type de message si :
=> il est sur mon fil d’actualité
=> il est exprimé en charabia
=> il arrive par message privé d’une personne que je ne connais pas du tout. Surtout si je n’ai jamais communiqué avec elle. Et encore moins quand elle m’envoie cette (fausse) nouvelle sur internet sans véritable conversation ni même une introduction type « Tiens, J’ai vu ça, je crois que cela peut t’intéresser ».
Pourtant je me suis faite piégée deux fois le même jour, en pleine crise coronavirus.
Je vous raconte mon expérience des fausses nouvelles sur internet ?
Je relaie une fausse nouvelle sur internet
Pour commencer, sachez que j’ai parfaitement et strictement respectés les principes de sécurité et de prudence indiqués dans le chapitre précédant. Ce n’est pas mon genre de dire un truc et de ne pas le faire.
Ainsi, deux messages, des fausses nouvelles sur internet qui n’en avaient pas l’air, me sont arrivés par des personnes que je connais personnellement, de confiance avec qui je suis en communication quasi quotidienne. De plus, les textes étaient rédigés correctement. Mes contacts ont été piégés en même temps que moi, alors je ne leur en tiens pas rigueur.
Le cas des conseils anti-COVID
Mon père a 70 ans et n’utilise aucun réseau internet. D’ailleurs il n’a jamais eu beaucoup d’amis dans la vie réelle, alors des amis virtuels, cela le dépasse!
En revanche, il est en contact régulier avec sa nombreuse cousinade. Evidemment, beaucoup de cheveux blancs mais aussi leurs enfants, déjà adultes. Des personnes de tous horizons sociaux professionnels : on y compte plusieurs mécaniciens (la passion familiale) mais aussi des antiquaires, des professeurs universitaires, des enseignants de primaire et secondaire ainsi que différents personnels médicaux dont un urgentiste au SMUR de Paris.
Voilà le contexte, plutôt sérieux.
Un Dimanche matin, mon père me transmet un mail de la cousinade donnant quelques conseils pour se protéger de la covid-19 dans les gestes du quotidien. Rien de magique, juste du bon sens.
Un message partagé depuis une source directe par un canal privé.
Aucune raison de craindre une fausse nouvelle sur internet.
Ce qui m’a conduite à l’erreur
Pour une fois, les conseils visent à nous protéger, nous, et réduire le risque d’être contaminé. Alors que tout ce qui a été diffusé par le gouvernement vise à éviter que nous contaminions les autres.
Une petite pointe d’égoïsme fait du bien de temps en temps.
Je ne suis pas médecin, sinon j’aurai (peut-être) écris ces conseils moi-même. Néanmoins, j’ai suivi des études de biologie. Ensuite, j’ai travaillé pendant cinq ans dans un centre de recherche pharmaceutique avant d’exercer pendant dix ans comme déléguée médicale auprès des médecins de ville, spécialistes et hospitaliers dont trois CHU. Donc j’ai quelques notions.
Désinfecter son écran de téléphone, ne pas toucher les poignées, etc…cela ne me parait pas honteux ni choquant.
Le seul truc que j’ai trouvé bizarre dans ce texte, c’est l’information prétendant que le virus ne résiste pas à des températures de 26°C. En effet, moi, j’ai appris que tous les micro-organismes qui nous rendent malade résistent à 37°C puisqu’ils arrivent à se développer dans notre corps. Ensuite c’est notre fièvre qui les tue en augmentant la température de notre corps. Mais bon, ce n’était pas le sujet, alors je suis passée sur ce détail noyé au milieu de vraies informations.
Alors j’ai décidé de partager ce message dans une newsletter exceptionnelle parce que parmi la communauté Choupy beaucoup continuent à s’investir en tant que bénévole auprès de leurs bénéficiaires habituels, souvent des personnes fragiles.
Charité bien ordonnée commençant par soi-même, j’espère que chacun de vous se protège autant qu’il se dévoue aux autres.
Pour eux, pour vous !
La vérité éclate en plein jour
Argh !!
A peine la Choup-News était publiée qu’une lectrice me prévenait que cette information était reprise par les media mais que la presse signalait qu’il s’agissait d’une fausse nouvelle sur internet. Dans un effet journalistique assez basique, le journal à sensation interprète de manière excessive les propos. Par exemple, il n’a jamais été écrit dans ce texte que « le café tue le virus » comme prétendu par la presse. Là, c’est sûr que j’aurai eu des doutes. C’est tellement facile de déformer des propos pour les amplifier et créer le scandale. Cela s’apparente à de la manipulation de l’information.
Choup-opinion sur cet exemple de fausse nouvelle sur internet:
=> Ce n’est pas parce qu’un message est diffusé largement que c’est une fausse nouvelle sur internet.
En décembre tout le monde annonce noël pour le 25, et c’est vrai ! Pour l’existence du Père Noel, je vous laisse juger selon vos convictions.
=> Certains journaux ont pour spécialité de créer des polémiques sans vérification des faits.
Leur gagne-pain s’appuie sur la diffusion de rumeurs. C’est en criant au scandale qu’ils attirent leurs lecteurs. De ce fait, leurs effets d’annonce doivent être pris avec prudence.
=> La médecine n’est pas une science aussi précise que le grand public l’imagine.
Certes, il y a de grands principes immuables mais bien souvent le traitement varie d’un thérapeute à l’autre. Dans ce genre de crise sanitaire, il y en aura toujours un pour faire le malin en critiquant son confrère.
=>L’émission TV, en direct, qui a suivi le discours du président de la république le lundi 16 mars nous a donné un bel exemple des détournements de propos. Le journaliste demande « S’il y avait assez de masques pour tout le monde, est-ce qu’il serait utile d’en porter tous ? ». Et le spécialiste interrogé de répondre « Non, on les réserve pour le personnel médical »… Certes mais cela ne répond pas à la question !
Et le public interpréte aussitôt « Le masque n’est pas utile » alors que les associations et les professionnels fabriquent des masques tissu en urgence. Voilà un autre exemple de fausse nouvelle sur Internet.
Cas de l’alerte au confinement total
Vous savez que je suis très impliquée sur les différents réseaux sociaux pour développer la communication de Choup et des associations loi 1901. Dans ce contexte, je fais partie d’un groupe de travail sur Instagram d’une vingtaine d’entrepreneurs que je connais personnellement. Nous échangeons nos expériences sur nos outils numériques, nos observations quant aux statistiques de suivi etc. Nous nous parlons TOUS les jours pour décrypter ces informations.
Alors quand une de ces personnes a publié une alerte au confinement total. J’ai eu 100% confiance.
Exemple de diffusion de fausse nouvelle sur Internet
Dans un premier temps j’ai transmis à ma famille.
Parce que je sais qu’ils sont comme moi : ils n’ont prévu aucun stock alimentaire. Je les préviens donc qu’il serait bon qu’ils réagissent avant que la population panique et dévalise les magasins.
La réponse de ma sœur a été immédiate « Je viens de recevoir mon calendrier de service en réquisition du 17 mars au 30 avril ». Cela confirme. Une grosse administration nationale ne prévoit pas le réquisitionement de ses milliers de fonctionnaires juste pour le fun.
Par ailleurs, une amie me prévient « On vient d’annoncer le discours du président pour ce soir ». D’autres personnes sur différents groupes partagent le même texte d’alerte.
Ok, c’est sérieux. Il ne s’agit pas d’une fausse information sur internet.
Je décide donc de prévenir les adhérents de mon association. En effet, parmi eux beaucoup sont des personnes âgées, vivant seules, pour qui il serait très pénible, voir dangereux de passer quarante-cinq jours enfermées et isolées. Si elles veulent s’installer chez leurs enfants pour la période de confinement totale annoncée, c’est tout de suite.
Ma petite famille aussi s’organise avec quelques achats de survie :
3 packs de lait pour tenir 2 semaines
1 paquet de papier toilette, parce que notre dernier rouleau ne tiendra pas la semaine en cours.
Des copeaux pour la litière de nos cochons d’inde.
Rdv en urgence avec le vétérinaire pour nos chiens qui doivent avoir leur rappel contre la rage avant la fin du mois
Puis en fin de journée, promenade avec les chiens en cas où nous ne pourrions plus les sortir en forêt avant longtemps.
Education aux medias : cas extrême d’intox
Et à notre retour, le choc : cette alerte est soi-disant une fausse nouvelle sur internet !
Le même journal (tiens… quel hasard !) diffuse le démenti formel d’une porte-parole ministérielle.
Je ne sais pas pourquoi mais je n’y crois pas. D’ailleurs à 20h, le président de la république annonce le confinement total. Dans des termes moins précis que l’alerte reçue le matin mais l’essentiel y est.
Et, qui nous explique les consignes pour les attestations de circulation?
Madame la porte-parole… OUI ! La même personne qui a tout démenti quelques heures plus tôt en incitant à distinguer les informations officielles des rumeurs grand public.
En fait, la fausse nouvelle sur internet, ce n’était pas l’alerte mais le démenti !
On croit rêver…
Dans un exercice de vrai-faux, l’intox vise à faire cesser la diffusion de la véritable information en la faisant passer pour une rumeur. Ainsi les medias traditionnels sont piégés par une mauvaise foi déconcertante. Face à cet imbroglio il est difficile de rester factuel. Selon le principe q’un internaute en vaut deux, il est recommandé de former les jeunes le plus tôt possible. Tout en gardant en tête qu’ils n’apprennent pas en une seule fois et que la prévention digitale, comme tous les autres domaines, mérite un approfondissement quand l’enfant grandit et gagne en maturité et experience. C’est pourquoi je vous recommande de demander l’intervention d’animateurs spécialisés comme ceux de l’association « Ami, entends-tu » qui propose des ateliers « Chasseurs de fake news ».
Choup-opinion sur cette affaire
=> Ce n’est pas parce que c’est sur internet que c’est faux.
=> Il vaut mieux anticiper et trop se protéger que pas assez.
=> Si cette alerte avait vraiment été une fausse nouvelle sur internet, quelles étaient les conséquences ?
Mes chiens sont vaccinés en avance et mes cochons d’inde sont au propre pour trois semaines. Ma mère a acheté quelques mots croisés d’avance. Une copine a pu accélérer le retour de sa fille étudiante. Quelques adhérentes du club tricot sont parties en vacances dans leur famille.
Comme délit d’initié, on fait pire !
Conclusion à propos des fausses nouvelles sur Internet
Dans votre communication associative, soyez toujours prudent avant de diffuser un contenu que vous n’avez pas écrit vous-même. Le danger qu’il cache une fausse nouvelle sur internet est très réel et sérieux.
Néanmoins, prenez de la distance par rapport à une accusation de diffuser une fausse nouvelle sur Internet. Est-ce réellement une fake-news ? Est-ce grave ?
En cas où les choses tourneraient mal, par exemple dans le cas d’une plainte, appelez votre assurance d’association à la rescousse, surtout si vous avez souscrit à l’option « assurance juridique des élus ».
Aie, le mal est fait?!
Vous avez diffusé une fake-news
et vous ne savez pas comment rattrapper le coup?
Construisons ensemble votre plan de communication de rattrapage
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