En tant que bénévole ou animatrice professionnelle, vous pouvez être amenées à accueillir des enfants dans pour une activité périscolaire. Ce peut -etre dans un cadre associatif, comme Valérie et ses cours de peinture dans un local commun à différents artistes pédagogues. Mais aussi dans vos propres locaux, comme Ghislaine lors de ses ateliers d’édition. Un batiment qui vous est prété est aussi possible, ainsi qu’en a l’habitude Sandra qui anime des semaines créatives thématiques pendant les vacances scolaires. Biensùr, je ne parlerai pas ici des équipements et des locaux pour la pratique de l’activité elle-même. Club sportif ou club créatif, il est évident que la sécurité des enfants doit être au minimum matérielle et sanitaire. Surtout ne jamais économiser, ni financièrement ni humainement sur la sécurité des enfants, … et des autres !
Nous parlerons ici des petits « à côté », d’ordre légal, qu’en pratique nous ne savons pas trop comment régler.
Souvent, on me pose la question « Qui est responsable si…. ».
Soyons clair, « qui est responsable » est une question administrative insignifiante devant un drame.
Certes, si un enfant est blessé, handicapé à vie ou meurt pendant qu’il est sous votre protection, vous allez avoir de gros soucis avec les assurances et/ou la justice. Mais ce ne sera rien du tout par rapport à la culpabilité qui vous poursuivra toute votre vie. Même si ce n’est pas vous le « responsable officiel »
Donc on ne se demande pas « qui est responsable ? » mais « comment assurer la sécurité des enfants? » !! Avant, pendant et après une activité périscolaire.
Je vous préviens, je suis partisane du zéro risque avec une tendance parano….
1er danger : Prendre et diffuser des photos pendant une activité périscolaire
Prendre des photos, en soi ne pose pas de problème. En fait, c’est leur utilisation qui peut déclencher des soucis en termes de sécurité des enfants…. Et de relationnel avec les parents.
On répète tellement qu’il ne faut pas donner nom et adresse des enfants sur internet, que les parents imaginent un kidnappeur pervers posté à la sortie de chaque club. Par ailleurs, certains adultes ne veulent pas non plus être identifiés comme ayant participé à telle ou telle activité, même caritative. Ils ont des raisons qui peuvent vous paraitre étonnantes ou exagérées. Pourtant, quel que soit votre avis, le respect du leur s’impose.
Une autorisation de principe
L’idéal est d’avoir l’autorisation écrite de chaque personne avant d’utiliser son image.
Le plus simple est de prévoir dans les statuts de l’association ou le règlement des ateliers, l’utilisation de cette photo. Ainsi tous les participants sont considérés comme ayant accepté sauf avis contraire. C’est-à-dire qu’ils doivent signaler leur refus.
Avantage à la simplicité :
A vrai dire, dans l’action des inscription, vous ne penseriez pas forcement à demander l’accord à chacun des parents ou participants.
Alors que l’expérience prouve que les réfractaires pensent toujours à prévenir.
De plus, vous pouvez demander oralement au moment de l’inscription à une activité périscolaire et noter vous-même les éventuels refus sur la fiche des enfants concernés…. Et le respecter !!
Pour les associations, si vous êtes plus parano que moi, vous pouvez faire signer un accord aux parents. Mais cela fait doublon avec les statuts, et risque de les inciter à la méfiance.
Si vous êtes une animatrice indépendante hors cadre associatif, vous n’avez pas le choix. En effet, en absence de statuts, vous êtes obligée de demander un accord ECRIT, sur le bulletin d’inscription par exemple. Une case à cocher + signature.
Comment modifier les statuts?
En revanche, si vous n’avez pas prévu cette clause « autorisation au droit à l’image » dès le début de votre association, vous pouvez l’ajouter aux statuts par un simple avenant qui sera voté lors de la prochaine assemblée générale :
Il faut indiquer :
=>quel type de photo (individuelle, groupe, en activités ou pendant les préparations)
=> où elles seront publiées (blog, site, presse, prospectus, réseaux sociaux etc.)
Prévoyez large !!! Vous ne savez pas ce que l’avenir vous réserve.
=> si elles resteront publiées ou seront supprimées lorsque la personne quitte l’association
NB, je vous recommande « restent publiées », çà vous évitera oublis et erreurs.
=> L’utilisation des photos d’archive si la personne a quitté l’association depuis
NB : je vous recommande leur non-utilisation, voir même leur destruction.
Préserver l’anonymat
De façon générale, pour la sécurité des enfants et de tous, l’identification individuelle est à limiter à son strict minimum. Du moins, aux personnes qui ont déjà une visibilité publique importante. L’animateur, le président de l’association, ou le champion du club auraient du mal à rester anonymes.
Exemples concrets de légende pour une photo diffusée auprès du grand public
=> l’animatrice et ses jeunes élèves….
=> les petits gymnastes sont fiers de leur médaille…
=> les bénévoles en présence du maire…
=> le gagnant du concours nous présente…
Si malgré toutes ces précautions, une personne vous contacte et demande (poliment ou pas) de supprimer son nom ou sa photo ou quoique ce soit qui la concerne personnellement, ne négociez pas un seul instant !!
Supprimez de votre publication et retenez l’info pour la prochaine fois.
2e danger / Laisser les enfants partir seuls d’une activité périscolaire?
Autre question récurrente autour de la sécurité des enfants dans la pratique d’une activité périscolaire : « A partir de quel age, peut-on laisser un enfant partir seul ? ».
Pour commencer, et vous faire peur, je vous laisse lire ou relire l’interview de Carmen Kervella, publié récemment sur le choupblog. Vous y trouvez :
=> les statistiques sur les enlèvements d’enfants
=> les statistiques sur les enfants tués sur la route en tant que piéton
=> une solution pratique, pour votre usage personnel et pour vos participants.
.
L’exemple de l’école
Il arrive très souvent, que des parents ou des nounous soient en retard pour récupérer leur enfant à la sortie de l’école. L’éducation nationale française « autorise » les enseignants à laisser les enfants devant la porte à partir du CP. Heureusement, la plupart des enseignants considèrent la sécurité des enfants avec beaucoup de conscience : souvent dans ces cas de retard, les enfants sont confiés à la garderie, ou mis à l’abri dans une classe ou le préau en attendant qu’on vienne les chercher.
L’exemple de l’association Passe-Temps
Dans mon association AUCUN mineur, même collégien ou lycéen, ne part sans autorisation écrite. Si elle est permanente, elle est agrafée à la fiche d’inscription. Si elle est ponctuelle, il faut fournir au moins une autorisation sur papier ou envoyer un SMS explicite. L’animatrice ou moi-même vérifions le numéro de téléphone émetteur, … pour être sure que ce ne soit pas la copine qui a écrit !
Par ailleurs, nous avons un carnet de présence : Un simple agenda. De sorte qu’à la date de chaque séance, l’animatrice note le nom des personnes présentes et signe en bas de liste pour qu’aucun nom ne puisse être ajouté à posteriori.
A vous de décider et d’agir pour la sécurité des enfants
Où votre conscience mettra le curseur ??
D’un côté votre confort personnel tout à fait acceptable
== je veux rentrer tôt,
== je ne veux pas rater mon train,
== mes enfants m’attendent devant le collège… (Là j’avoue que le choix est cornélien !)
Et de l’autre, la sécurité des enfants, peut-être une vie, qui vous ont été confiés pour une activité périscolaire.
Il ne faut pas attendre d’être devant le problème pour réfléchir au plan B….et C !
Donnez votre numéro de téléphone
A tous les parents pour qu’ils puissent prévenir en cas de retard exceptionnel.
Association ou animatrice indépendante, prévoyez une carte d’adhérent ou de visite à remettre aux parents au moment de l’inscription à votre activité périscolaire.
Ayez sous la main le numéro des parents
Vous pouvez avoir besoin de les joindre en cas de problème.
Même pour un enfant qui ne participe qu’une seule fois à cette activité périscolaire . Pas besoin d’un formulaire en triple exemplaire. Une feuille libre suffit.
3e danger / Donner les coordonnées d’une famille aux autres parents.
Bien sûr dans la vie associative, il est évident que les personnes qui ont en charge les enfants dans le cadre d’une activité périscolaire doivent avoir accès à leurs informations : le président et/ou secrétaire et l’animatrice sont le strict minimum.
Mais pour la sécurité des enfants, surtout, faites attention à la diffusion générale d’informations personnelles, cela va plus vite qu’on ne le pense.
L’animatrice de scrapbooking n’a aucune raison d’avoir les informations des participants du club de tricot. Si elle a un message à leur communiquer, elle doit faire appel aux membres du bureau ou à l’animatrice du groupe.
Concernant la sécurité des enfants, la paranoïa bienveillante s’impose !!
Sauf si une famille vous le propose, il est hors de question de transmettre ses coordonnées sans son accord.
Exemple concret :
En prévision du spectacle de fin d’année, les parents voudraient se concerter pour l’achat d’un cadeau à l’animatrice. Mme Martin, mère d’un jeune participant, propose de coordonner tous les détails.
=>Vous pouvez transmettre les coordonnées de Mme martin aux autres parents
« prenez contact avec elle, elle attend votre appel/mail ».
=> Vous ne pouvez pas transmettre les coordonnées de tous les autres parents à Mme Martin. Si certains ne font pas suite au 1er message, tant pis.
ATTENTION :
Par coordonnées, j’entends :
nom / téléphone / mail.
Pas plus.
Pour les adresses privées ou l’école, ils se débrouilleront entre eux.
Créer un réseau d’entraide parentale
Si pour des besoins réguliers, vous souhaitez mettre en contact les parents de vos participants, tout en respectant la sécurité des enfants, il existe différentes méthodes pour procéder à ces échanges de coordonnées.
Méthode traditionnelle
Vous notez sur une feuille spécifique, les coordonnées seulement des familles qui acceptent de les transmettre au groupe. Quand vous avez la réponse de tout le monde, vous fournissez une copie à chaque personne dont le nom est sur la feuille. C’est tout.
Ceux qui n’ont pas voulu donner leurs coordonnées, n’ont pas celles des autres.
Méthode moderne
L’application PopMoms a été créée pour simplifier tout cela.
Conseillez aux parents de télécharger cette application.
Vous pouvez éventuellement vous créer un compte en tant que animateur « Sophie, prof de danse, Topcity ». Et vous voilà tous en contact de manière simple et surtout respectueuse du droit à l’information de chacun.
Cette application œuvre aussi pour la sécurité des enfants en permettant d’organiser du covoiturage entre les participants d’une même activité périscolaire.
Choup aparté:
Autre danger, tout aussi ignoré: celui du bruit. Je vous invite à découvrir les conséquences et les moyens pour se protéger des « dangers auditifs pendant les loisirs »
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